Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/466

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Amédée.

Monsieur, elle est… mon Dieu, où il l’a…

Gonzalès fou de rage, le secouant.

Où est-elle ?

Amédée tombant à genoux.

Elle est… chez lui…

Gonzalès.

Chez lui !… répète encore, si tu l’oses !

Amédée.

Je n’ose pas…

Gonzalès tombant assis sur une chaise.

Chez lui !…

Amédée.

Oui, monsieur, depuis une heure, depuis que vous êtes revenu ; mais il a dit qu’il ne la garderait que trois jours.

Gonzalès sans entendre.

Chez lui !…

Amédée.

Il me l’a bien promis, trois jours au plus. Si monsieur ne veut pas qu’il la garde, j’irai vite la chercher avant que… Il n’écoute pas… quand il est dans ses fureurs, c’est fini, il n’entend plus rien.

(Il se relève.)
Gonzalès au désespoir, à lui-même.

C’est donc vrai ! c’est donc vrai !… Oh ! je sens bien maintenant que je ne le croyais pas… Mon honneur perdu, ma vie, mon bonheur… Oh ! c’est affreux, je l’aimais tant !…

Amédée.

Ah ! madame !

(Il range le couvert dans le plateau sur la table.)
Gonzalès se levant violemment et passant à droite.

La voilà !


Scène XXII.

STÉPHANIE vient du fond, AMÉDÉE, GONZALÈS.
Stéphanie un papier à la main.

Henriette n’est pas là ?

Gonzalès à part.

Elle revient, elle espère encore me tromper. Oh ! à sa vue j’éprouve…