Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/468

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Gonzalès à part.

Quel aplomb !

Stéphanie.

Qu’est-ce qu’il a donc ?… Je vais savoir par Amédée… (À Amédée, en rentrant chez elle.) Amédée, venez ouvrir les fenêtres chez moi.

(Amédée va pour la suivre, Gonzalès s’élance, saisit Amédée au moment où il va entrer chez Stéphanie et le fait pirouetter vers la gauche.)

Scène XXIII.

AMÉDÉE, GONZALÈS.
Gonzalès.

Non, misérable, tu ne la suivras pas !… Restez, je vous l’ordonne ! (À part.) Elle lui parlait tout bas. Oh ! cela me révolte !… avoir mis cet imbécile dans sa confidence… s’entendre pour la trahison avec cet idiot… est-ce descendre assez bas ! oh ! je ne peux plus voir ce confident stupide !

Amédée.

Monsieur, mais madame me désire…

Gonzalès.

Vous n’êtes plus à mon service ! vous allez quitter cette maison à l’instant même ; je ne veux pas que vous restiez chez moi un instant de plus. (Il lui jette sa bourse.) Tenez, payez-vous et sortez !

Amédée avec hauteur.

Je ne veux rien, monsieur. Gardez une indemnité pour le dommage.

Gonzalès prenant une chaise.

Misérable !

Amédée.

Tuez-moi ! vous me ferez plaisir… mais avant…

Gonzalès marchant sur Amédée.

Tais-toi, ou…

Amédée se sauvant derrière la table[1].

Non, je ne me tairai pas ! je ne veux pas me taire… Vous n’avez plus le droit de me commander ; vous m’avez chassé, vous m’avez rendu ma dignité… Fallait pas me chasser… À présent je suis mon maître, et je dirai tout… Ma place

  1. Gonzalès, Amédée.