Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/102

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Humains, pauvres humains, jouissez des bienfaits
D’un Dieu que vainement la raison veut comprendre,
Mais que l’on voit partout, mais qui parle à nos cœurs.
Sans vouloir deviner ce qu’on ne peut apprendre,
Sans rejeter les dons que sa main sait répandre,
Employons notre esprit à devenir meilleurs.
Nos vertus au Très Haut sont le plus digne hommage,
        Et l’homme juste est le seul sage.

FABLE XIX

Myson


      Myson fut connu dans la Grèce
      Par son amour pour la sagesse ;
Pauvre, libre, content, sans soins, sans embarras,
 Il vivoit dans les bois, seul, méditant sans cesse,
      Et parfois riant aux éclats.
      Un jour, deux Grecs vinrent lui dire :
  « De ta gaîté, Myson, nous sommes tous surpris :
      Tu vis seul ; comment peux tu rire ? »
 --Vraiment, répondit-il, voilà pourquoi je ris.