Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/13

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voyant bien, à l’air de bonté du vieillard, que le meilleur parti étoit d’avouer mon ignorance, je lui répondis, si bas qu’il me le fit répéter, que je n’avois pas encore assez réfléchi sur cette question, mais que je comptois m’en occuper quand je ferois mon discours préliminaire.

J’entends, me répondit-il : vous avez commencé par faire des fables ; et, quand votre recueil sera fini, vous réfléchirez sur la fable. Cette manière de procéder est assez commune, même pour des objets plus importants. Au surplus, quand vous auriez pris la marche contraire, qui sûrement eût été plus raisonnable, je doute que vos fables y eussent gagné. Ce genre d’ouvrage est peut-être le seul où les poétiques sont à peu près inutiles, où l’étude n’ajoute presque rien au talent, où, pour me servir d’une comparaison qui vous appartient, on travaille, par une espèce d’instinct, aussi bien que l’hirondelle bâtit son nid, ou bien aussi mal que le moineau fait le sien.