Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/168

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des considérations personnelles m’empêchent d’aspirer à cette position, que j’aurais pu faire tourner à l’avantage de notre cause.

Forcé de restreindre mon action, je me suis mis à traduire vos séances de Drury-Lane et de Covent-Garden. — Au mois de mai prochain, je livrerai cette traduction à la publicité. J’en attends de bons effets.

1o Il faudra bien que l’on reconnaisse, en France, l’existence de l’agitation anglaise contre les monopoles.

2o Il faudra bien qu’on cesse de croire que la liberté n’est qu’un piége que l’Angleterre tend aux autres nations.

3o Les arguments en faveur de la liberté du commerce auront peut-être plus d’effet, sous la forme vive, variée, populaire de vos speeches, que dans les ouvrages méthodiques des économistes.

4o Votre tactique si bien dirigée, en bas sur l’opinion, en haut sur le parlement, nous apprendra à agir de même et nous éclairera sur le parti qu’on peut tirer des institutions constitutionnelles.

5o Cette publication sera un coup vigoureux porté à ces deux grands fléaux de notre époque : L’esprit de parti et les haines nationales.

6o La France verra qu’il y a en Angleterre deux opinions entièrement opposées, et qu’il est par conséquent absurde et contradictoire d’embrasser toute l’Angleterre dans la même haine.

Pour que cette œuvre fût complète, j’aurais désiré avoir quelques documents sur l’origine et le commencement de la Ligue. Un court historique de cette association aurait convenablement précédé la traduction de vos discours. J’ai demandé ces pièces à M. Hickin ; mais ses occupations ne lui ont sans doute pas permis de me répondre. Mes documents ne remontent qu’à janvier 1843. — Il me faudrait au moins la discussion au parlement sur le tarif de 1842, et