Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/184

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J’avais connaissance de l’adresse que vous avez reçue de la société des économistes, mais je ne l’ai pas lue ; puisse-t-elle être digne de vous et de notre cause !

Pardon de vous entretenir si longtemps de notre France. Mais vous comprendrez que les faibles vagissements qu’elle fait entendre m’intéressent presque autant que les virils accents de sir Robert.

Une fois que l’affaire bordelaise sera réglée, je me rendrai à Paris. L’espoir de votre visite me décide.

Je vais dresser un plan pour la distribution de 50 exemplaires de ma traduction.


Bordeaux,      février 1846.

Mon cher Monsieur, vous apprendrez sans doute avec intérêt qu’une démonstration se fait à Bordeaux dans le sens du free-trade. Aujourd’hui l’association s’est constituée. Le maire de Bordeaux a été nommé président. Avant peu la souscription va s’ouvrir et on espère qu’elle produira une centaine de mille francs. Voilà un beau résultat. Je n’ose concevoir de grandes espérances, et je crains que nos commencements un peu timides ne nous suscitent plus tard des obstacles. On n’a pas osé poser hardiment le principe. On se borne à dire que l’association réclame l’abolition, le plus promptement possible, des droits protecteurs. Ainsi la question de gradation est réservée, et votre total, immediate n’a pu passer. Vu l’état peu avancé des esprits en cette matière, il eût été inutile d’insister, et il faut espérer que l’association, qui a pour but d’éclairer les autres, aura pour effet de s’éclairer elle-même.

Quand cette affaire sera organisée, je suis décidé à aller à Paris. Plusieurs lettres me sont parvenues, d’après lesquelles je dois croire que cette immense branche d’industrie qu’on nomme articles Paris est disposée à faire un mouvement. J’ai cru que mon devoir était de mettre de