Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/204

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choses il y aurait à dire ! — Réforme commerciale ! — Ils n’ont pas osé prononcer le mot Liberté, à cause de la navigation. — Abaissement des taxes ! — Dans quel monde de discussions cela va-t-il les jeter !

À propos de la navigation, j’ai mis un article dans le journal du Havre qui a fait un bon effet local. — M. Anisson croit que c’est aux dépens du principe. Je ne le pense pas, mais il m’en coûte d’être en désaccord avec le plus zélé et le plus éclairé de mes collègues. — Je voudrais bien que vous fussiez à portée de nous, pour décider sur ce dissentiment. — Mais vraiment le débat par correspondance serait trop long.

Je ne sais si c’est à ma honte ou à ma gloire, mais je n’ai rien lu about the mariage. Notre journal le Courrier ne parle que de cela depuis deux mois. Je l’ai prévenu qu’autant vaudrait mettre sous son titre : Journal d’une coterie espagnole. Il a perdu ses abonnés ; il s’en prend au Libre-Échange. Quelle pitié ! vraiment je regrette mes Landes. Là j’imaginais la turpitude humaine ; mais il est plus pénible de la voir.

Adieu, mon frère d’armes, soignez bien votre santé et celle de madame Cobden, à qui je présente mes civilités. Méfiez-vous de l’air de l’Espagne qui est fort traître et détruit les poumons sans avoir l’air d’y toucher.

Paris, 22 novembre 1846.

Mon cher ami, je vous remercie de m’avoir mis à même de vous suivre dans votre voyage, par les journaux de Madrid, de Séville et de Cadix. Les témoignages de sympathie que vous recevez partout arrivent, through you, à notre belle cause. Cela me réjouit l’âme de voir que les hommages des peuples vont enfin à la bonne adresse, au lieu de s’égarer, selon l’usage, vers les actions, quels qu’en soient les motifs, qui infligent les maux les plus évidents à la pauvre huma-