Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/206

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feuilles démocratiques les fallacies les plus étranges sans avoir le temps d’y répondre ; et il m’est même impossible de réunir les matériaux d’un second volume des Sophismes, quoique je les aie en suffisante quantité. Seulement, ils sont tous dans le genre Buffa, et je voudrais en entremêler quelques-uns de Seria. — Quant à une autre édition plus complète de « Cobden et la Ligue, » je n’y pense même plus.

Quelle différence, mon cher ami, si je pouvais aller de ville en ville parlant et écrivant !

Quoi qu’il en soit, l’opinion publique est éveillée et j’espère.

Il est à peu près décidé que nous émettrons notre premier numéro dans les premiers jours de décembre, sans savoir comment nous pourrons nous soutenir. Mais les bonnes causes ne doivent-elles pas compter sur la Providence ? — Je vous en enverrai un exemplaire toutes les fois que je pourrai vous rejoindre dans vos pérégrinations. J’espère aussi que vous nous ferez avoir des abonnés au dehors. Nous calculons qu’à 12 fr., il nous faudrait 5 000 abonnés pour faire nos frais. Nous pourrions alors nous passer de Marseille et du Havre. Malgré que nous devions être très-circonspects à l’égard des étrangers et surtout des Anglais, je ne pense pas qu’il y ait des inconvénients à ce que vos compatriotes nous aident à accroître la circulation de notre journal dans les contrées où la langue française est répandue.

Je reçois à l’instant une lettre de Bordeaux. Elle me donne l’espérance que nous serons aidés. Le maire y travaille cordialement.

Une autre bonne fortune m’arrive en ce moment. Les ouvriers m’engagent à aller les trouver et à m’entendre avec eux. Si je les avais, ils entraîneraient le parti démocratique. J’y ferai tous mes efforts.