Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/381

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Ce qu’il faut surtout comparer, c’est les consommations du premier et du deuxième arrondissement, qui puisent leurs revenus, au moins dans une forte proportion, à des sources différentes, puisque l’un paie le double pour ses pins que pour ses vignes, et l’autre le triple pour ses vignes que pour ses pins.

Or, nous voyons que la consommation annuelle de chaque habitant du premier arrondissement dépasse celle de chaque habitant du second, de 54 litres pour les céréales, de 2 kil. 40 pour la viande, de 152 litres pour le vin, et de 21 centilitres pour l’eau-de-vie.

En argent la différence est moins forte, parce que, par des motifs dont je ne me rends pas compte, le document officiel porte le seigle, le maïs et le vin, à des prix beaucoup plus élevés à Saint-Sever qu’à Mont-de-Marsan. Mais cette différence est encore de 8 fr. 87 c., en faveur de l’habitant des Landes ; et cette somme, multipliée par le chiffre de la population du premier arrondissement, en 1836, établit une supériorité de consommation, et par conséquent de revenu, de plus de 800 000 fr. du côté de l’arrondissement qui paie 35 000 fr. de moins de contributions en principal.

Cette inégalité dans la répartition de l’impôt se déduit plus clairement encore de l’état ci-dessous, qui présente la valeur totale des consommations pour les trois arrondissements.