Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/153

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qu’il ne puisse pas le présenter à l’assemblée comme représentant de Durham, il n’est personne qui mérite plus de sa part un chaleureux et gracieux accueil.

M. Bright raconte qu’étant à Nottingham pour y poser en face des électeurs la question commerciale, qui, selon toute apparence, triomphera dans la personne d’un membre de la Ligue, M. Gisborne (applaudissements), il apprit qu’une réélection allait avoir lieu à Durham, où un grand nombre d’électeurs étaient disposés en faveur d’un candidat free-trader[1]. Je m’empressai de m’y rendre, continue M. Bright, sans la moindre intention de me présenter moi-même aux suffrages des électeurs, mais pour appuyer tout candidat qui professerait nos principes. Par suite de quelques malentendus, aucun candidat libéral ne se présentant, des hommes graves et réfléchis me pressèrent de me porter moi-même. Le temps me manquait pour prendre conseil de mes amis politiques ; je me déterminai à publier une adresse qui parut à huit heures ; à onze l’élection commença. — Lorsqu’on considère que Durham est une ville épiscopale (rires) ; que le marquis de Londonderry exerce sur ce bourg une influence énorme quoique très-inconstitutionnelle, disposant de cent électeurs qui votent comme un seul homme sous ses inspirations ; que mon adversaire est un homme d’un rang élevé ; qu’il a déjà représenté Durham, et qu’il a eu tout le temps qu’il a voulu pour préparer l’élection, je crois qu’on peut voir dans ce qui vient de se passer le présage certain d’un prochain triomphe, puisque j’ai obtenu 406 suffrages contre 507, ce qui constitue la plus forte minorité que le parti libéral ait jamais obtenue à Durham depuis le bill de réforme, etc.

L’orateur continue son discours au milieu d’applaudissement réitérés.

  1. Free-trader, partisan de la liberté commerciale.