mains, il est possible que nous nous prenions à penser qu’il y
a, dans cette nature de propriété, quelque anomalie, quelque injustice
que nous devons loyalement nous efforcer de détruire. »
(Approbation.) Ce sont là des sujets sur lesquels je n’aime pas à
m’appesantir. Il n’a fallu rien moins pour m’y décider que le
souvenir du traitement qu’on nous fait éprouver. (Écoutez !) Je
ne vous retiendrai pas plus longtemps ; mais avant de m’asseoir,
je réclamerai votre assistance, car vous pouvez et vous pouvez
seuls nous assister. Nous présentons le clou, mais vous êtes le
marteau qui l’enfonce. (Bruyants applaudissements.) Vos ancêtres
vous ont légué la liberté civile et religieuse. Ils la conquirent
à la pointe de l’épée, au péril de leur vie et de leur fortune.
Je ne vous demande pas de tels sacrifices ; mais n’oubliez
pas que vous devez aussi un héritage à vos enfants, et c’est la
liberté commerciale. (Tonnerre d’applaudissements.) Si vous
l’obtenez, vous ne regretterez pas vos efforts et vos sacrifices.
Rappelez-vous que vos noms seront inscrits dans les annales de
la patrie, et, en les voyant, vos enfants et les enfants de vos enfants
diront avec orgueil : Voilà ceux qui ont affranchi le commerce
de l’Angleterre. (L’honorable membre reprend sa place
au bruit d’applaudissements prolongés.)
M. Sommers, fermier du comté de Somerset, succède à M. Ricardo, et traite la question au point de vue de l’intérêt agricole.
La parole est ensuite à M. Cobden. À peine le président a prononcé ce nom, que les applaudissements éclatent dans toute la salle et empêchent pendant longtemps l’honorable orateur de se faire entendre. Le calme étant enfin rétabli, M. Cobden s’exprime en ces termes :
Que vous dirai-je sur la question générale de la liberté du commerce. Messieurs, puisque vous êtes tous d’accord à ce sujet ? Je ne puis que me borner à vous féliciter de ce que, pendant cette semaine, notre cause n’a pas laissé que de faire quelque progrès en haut lieu. Nous avons eu la présentation