opinion publique éclairée. Cela nous a tenu nécessairement deux
ou trois ans. Nous avons ensuite porté nos opérations dans les
collèges électoraux des bourgs ; et jamais, à aucune époque, autant
d’attention systématique, autant d’argent, autant de travaux
n’avaient été consacrés à dépouiller, surveiller, rectifier
les listes électorales des bourgs d’Angleterre. Quant à l’enseignement
par la parole, nous le continuons encore ; seulement,
au lieu de nous faire entendre dans quelque étroit salon d’un
troisième étage, comme il le fallait bien à l’origine, nous nous
adressons à de magnifiques assemblées telles que celle qui est
devant moi. Nous distribuons encore nos pamphlets, mais sous
une autre forme : nous avons notre organe, le journal la Ligue,
dont vingt mille exemplaires se distribuent dans le pays, chaque
semaine. Je ne doute pas que ce journal ne pénètre dans toutes
les paroisses du royaume, et ne circule dans toute l’étendue
de chaque district. Maintenant, nous allons plus loin, et nous
avons la confiance d’aller troubler les monopoleurs jusque dans
leurs comtés. (Applaudissements.) La première objection qu’on
fait à ce plan, c’est que c’est un jeu à la portée des deux partis,
et que les monopoleurs peuvent adopter la même marche que
nous. J’ai déjà répondu à cela en disant que nous sommes dans
cette heureuse situation de nous asseoir devant un tapis vert
où tout l’enjeu appartient à nos adversaires et où nous n’avons
rien à perdre. (Écoutez !) Il y a longtemps qu’ils jouent et ils
ont gagné tous les comtés. Mon ami M. Villiers n’a eu l’appui
d’aucun comté la dernière fois qu’il a porté sa motion à la Chambre.
Il y a là 152 députés des comtés, et je crois que si M. Villiers
voulait prouver clairement qu’il peut obtenir la majorité,
sans en détacher quelques-uns, il y perdrait son arithmétique.
Nous allons donc essayer de lui en donner un certain nombre.
Ici l’orateur passe en revue les diverses clauses de la loi électorale et indique, pour chaque position, les moyens d’acquérir le droit de suffrage soit dans les bourgs, soit dans les comtés. Nous n’avons pas cru devoir reproduire ces détails qui ne pourraient intéresser qu’un bien petit nombre de lecteurs.