Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/435

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nombreux centres d’agitation, dont les résultats nous ont puissamment secondés. En 1842, nous eûmes un bazar à Manchester qui réalisa 10,000 l. s., somme qui dépasse de plusieurs milliers de livres celles qui ont été jamais recueillies dans ce pays par des établissements analogues, quelque nobles que fussent leurs patrons et leurs dames patronesses. En 1843, nous levâmes une souscription de 50,000 l. s. (1,250,000 fr.) (Bruyantes acclamations.) En 1844, nous avons demandé 100,000 l. s. (2,500,000 f.) et vous venez d’entendre que 83,000 l. s. avaient déjà été reçues, quoique un des moyens les plus puissants qui devait concourir à cette œuvre ait été ajourné[1]. Mais que dirai-je de l’année 1845, dont le premier mois n’est pas encore écoulé ? Sachez donc que depuis trois mois, sur l’appel du conseil de la Ligue, aidé de nombreux meetings, auxquels la députation a assisté, les free-traders des comtés de Lancastre, d’York et de Chester ont certainement dépensé un quart de million sterling pour acquérir des votes dans les comtés que je viens de nommer. (Bruyantes acclamations.) Vous vous rappelez ce que disait le Times il y a moins d’un an, alors qu’un petit nombre de manufacturiers, objets de vains mépris, souscrivaient à Manchester et dans une seule séance 12,000 liv. sterl. (300,000 fr.) en faveur de la Ligue. On ne peut nier, disait-il, que ce ne soit « un grand fait. » Maintenant, je serais curieux de savoir ce qu’il dira de celui que je signale, savoir que, dans l’espace de trois mois, et à notre recommandation, plus de 200,000 liv. sterl., j’oserais dire 250,000 liv. sterl. (6,250,000 fr.) ont été consacrés à l’acquisition de propriétés dans le seul but d’augmenter l’influence électorale des free-traders dans trois comtés. (Applaudissements.) Je le demande à ce meeting, après cette succincte description de nos progrès, ce mouvement peut-il s’arrêter ? (Cris : Non, non, jamais !) Je le demande à ceux des monopoleurs qui ont quelque étincelle d’intelligence, et qui savent comment se résolvent dans ce pays les grandes questions publiques ; je demande aux ministres mêmes du gouvernement de la reine, s’ils pensent

  1. Le bazar de Londres qui a été tenu en mai 1815 et a produit plus de 25,000 liv, st. (625,000 fr.).