Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/489

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l’enlever. (Rires.) Quelle leçon notre courageuse reine a donnée récemment à ces gens-là ! Elle est allée en France sans la moindre protection, et elle a abordé au rivage du château d’Eu littéralement dans une baignoire. (Rires.) Il faut donc, messieurs, qu’il y ait un bien grand courage d’un côté, ou une insigne couardise de l’autre ! (Rires et applaudissements.) Mais, à vrai dire, cette panique est une sorte de maladie périodique. Je la compare quelquefois au choléra, car je crois qu’elle nous a visités, la dernière fois, en même temps que le choléra. On nous disait alors que nous aurions une invasion des Russes, et je m’occupai de l’invasion des Russes. Je crois que si je n’avais pas été choqué de la folie de quelques journaux (et il y en a aujourd’hui qui sont presque aussi fous que ceux-là), — lesquels prétendaient que les Russes allaient aborder d’un moment à l’autre à Portsmouth, — je crois, dis-je, que je ne serais jamais devenu ni auteur ni homme public, que je n’aurais jamais écrit de pamphlets ni prononcé de discours, et que je serais demeuré jusqu’aujourd’hui un laborieux imprimeur sur calicots. (Applaudissements prolongés.) Maintenant, messieurs, il importe que nous connaissions un peu mieux les étrangers. Vous vous souvenez qu’il y a trois semaines ou un mois, j’eus l’occasion de prononcer quelques mots au sujet de l’élection de mon ami, M. Henri, à Newton, et que je m’occupai de la réduction de nos armements ; je démontrai combien il était nécessaire de réduire nos dépenses, si nous voulions poursuivre nos réformes fiscales. Dans le moment même où je parlais, un grand meeting avait lieu à Rouen, le Manchester de la France ; 1800 électeurs s’y trouvaient rassemblés pour faire une manifestation en faveur de la réforme électorale. Dans cette assemblée, un orateur, M. Visinet, a prononcé un discours dirigé absolument dans le même sens que le mien. Je vais vous en lire un morceau, en signalant les marques d’approbation données dans l’auditoire.


Après cette lecture, M. Cobden ajoute :


Ces extraits sont un peu longs ; mais j’ai pensé qu’ils vous intéresseraient (applaudissements) ; j’ai pensé que vous seriez