Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 4.djvu/532

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« C’est donc une grave erreur que de s’en prendre à la concurrence, et de n’avoir pas aperçu que si le peuple est producteur, il est consommateur aussi, et que recevant moins d’un côté (ce que je nie, et vous le niez vous-même quelques lignes plus bas), payant moins de l’autre, reste alors, au profit de tous, la différence d’un système qui retient l’activité humaine, à un système qui la lance à l’infini dans la carrière en lui disant de ne s’arrêter jamais. »

Je vous défie de dire que ceci ne s’applique pas aussi bien à la concurrence qui se fait par-dessus la Bidassoa qu’à celle qui se fait par-dessus la Loire. — Donnons encore un coup d’épingle. C’est fait ; nous voici à la page 325.

« Les droits sont on ne sont pas : s’ils sont, ils entraînent des conséquences absolues… Il y a plus, si le droit est, il est de tous les instants ; il est entier aujourd’hui, hier, demain, après-demain, en été comme en hiver, non pas quand il vous plaira de le déclarer en vigueur, mais quand il plaira à l’ouvrier de l’invoquer ! »

Soutiendrez-vous qu’un maître de forges a le droit indéfini, perpétuel, de m’empêcher de produire indirectement deux quintaux de fer dans mon usine, qui est une vigne, pour l’avantage d’en produire directement un seul dans son usine, qui est une forge ? Ce droit aussi est ou n’est pas. S’il est, il est entier aujourd’hui, hier, demain, après demain, en été comme en hiver, non pas quand il vous plaira de le déclarer en vigueur, mais quand il plaira au maître de forges de l’invoquer !

Tentons encore le sort. Il nous désigne la page 63 ; j’y lis cet aphorisme :

« La Propriété n’est pas, si je ne puis la donner aussi bien que la consommer. »

Nous disons, nous : « La Propriété n’est pas, si je ne puis l’échanger aussi bien que la consommer. » Et permettez-moi