Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 7.djvu/189

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Mais si quelque chose a été fait, il reste certainement beaucoup plus à faire.

Quand on entreprend de réaliser un grand changement dans une des branches de la législation du pays, non par la force, mais par la conviction publique, on se soumet à traverser quatre phases :

La première est celle de l’organisation. Il est indispensable de constituer d’abord l’Association qui doit donner le mouvement. Tel a été le travail de notre première campagne.

La seconde est celle de la propagande. Il faut bien former cette conviction publique dont on entend faire son seul instrument de succès. Et, dans cette période, tous les soins de l’Association doivent tendre à perfectionner et propager son organe. Son mot d’ordre doit être : Aux abonnements ! aux abonnements ! Il n’est pas un de nos collègues qui ne doive s’imposer le devoir de décider à s’abonner tous ceux de ses amis dont les opinions sont encore incertaines.

À mesure que la conviction se forme dans le pays, il faut l’amener à manifester ses progrès, en exerçant une pression de plus en plus forte sur la législature. Le mot d’ordre de cette période est : Aux pétitions ! aux pétitions !

Enfin, si la législature résiste, il faut se servir du changement de l’opinion publique pour changer par elle la législature elle-même, et alors le mot d’ordre est : Aux élections ! aux élections !

Et n’oublions pas que, si notre mot d’ordre peut varier à chaque période de notre agitation, il en est un qui doit toujours dominer, c’est celui-ci : Aux souscriptions ! aux souscriptions ! (Très bien !)

Sans doute. Messieurs, nous ne renonçons pas à user d’ores et déjà et simultanément de ces trois moyens d’action. Nous ferons des pétitions quand cela sera nécessaire, et nous interviendrons dans les élections toutes les fois que nous pourrons le faire avec avantage. (Adhésion.)