Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 7.djvu/267

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librement, on travaille moins, la part de l’épargne est moindre, le capital ne s’accroît pas en proportion du nombre des bras, le salaire baisse et la misère vous décime. Alors, la charité elle-même est un vain remède, sinon pour quelques individus, au moins pour les masses ; car, si elle a des mérites immenses, elle n’a pas, comme le travail, celui de multiplier les pains.

La troisième c’est l’économie. Quand toutes les épargnes annuelles d’une nation sont dissipées par les folies de son gouvernement ou par le luxe des particuliers, le capital ne peut grossir.

Français, faut-il le dire ? notre chère patrie brille aux yeux des peuples par des qualités éminentes ; mais ce n’est pas parmi nous qu’il faut chercher ces trois conditions essentielles pour la formation des capitaux : sécurité, liberté, économie. C’est là, et là seulement, qu’est la cause du paupérisme.





65. — PROFESSION DE FOI D’AVRIL 1849.


Mes chers Compatriotes,

Vous m’avez donné un mandat qui touche à son terme. Je l’ai rempli dans l’esprit qui me l’a fait donner.

Rappelez-vous les élections de 1848. Que vouliez-vous ?

Quelques-uns d’entre vous avaient salué avec transport l’avénement de la République ; d’autres ne l’avaient ni provoquée ni désirée ; d’autres encore la redoutaient. Mais, par un élan de bon sens admirable, vous vous unîtes tous dans cette double pensée :

1o Maintenir et essayer loyalement la République ;