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LA PETITE ROQUE.

ché ; et de temps en temps il regardait autour de lui s’il n’apercevait point les personnes qu’il avait envoyé quérir.

Lorsqu’il fut arrivé sous les arbres, il s’arrêta, se découvrit et s’essuya le front comme avait fait Médéric ; car l’ardent soleil de juillet tombait en pluie de feu sur la terre. Puis le maire se remit en route, s’arrêta encore, revint sur ses pas. Soudain, se baissant, il trempa son mouchoir dans le ruisseau qui glissait à ses pieds et l’étendit sur sa tête, sous son chapeau. Des gouttes d’eau lui coulaient le long des tempes, sur ses oreilles toujours violettes, sur son cou puissant et rouge, et entraient, l’une après l’autre, sous le col blanc de sa chemise.

Comme personne n’apparaissait encore, il se mit à frapper du pied, puis il appela : « Ohé ! ohé ! »

Une voix répondit à droite : « Ohé ! ohé ! »

Et le médecin apparut sous les arbres. C’était un petit homme maigre, ancien chirurgien militaire, qui passait pour très capable aux environs. Il boitait, ayant été blessé au service, et s’aidait d’une canne pour marcher.