Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, II.djvu/438

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tement incompréhensible auxquels arrivent tous les vieillards chez lesquels une passion forte survit à l’intelligence. Je me dis, comme il se l’était dit à lui-même : — À qui toutes ces richesses iront-elles ?… En pensant au bizarre renseignement qu’il m’avait fourni sur sa seule héritière, je me vois obligé de fouiller toutes les maisons suspectes de Paris pour y jeter à quelque mauvaise femme une immense fortune. Avant tout, sachez que, par des actes en bonne forme, le comte Ernest de Restaud sera sous peu de jours mis en possession d’une fortune qui lui permet d’épouser mademoiselle Camille, tout en constituant à la comtesse de Restaud sa mère, à son frère et à sa sœur, des dots et des parts suffisantes.

— Eh ! bien, cher monsieur Derville, nous y penserons, répondit madame de Grandlieu. Monsieur Ernest doit être bien riche pour faire accepter sa mère par une famille noble. Il est vrai que Camille pourra ne pas voir sa belle-mère.

— Madame de Beauséant recevait madame de Restaud, dit le vieil oncle.

— Oh, dans ses raouts ! répliqua la vicomtesse.


Paris, janvier 1830.