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APPENDICE II


Pour remercier Robespierre de l’envoi de sa brochure sur Gresset, son ami et collègue Dubois de Fosseux lui envoya la pièce de vers suivante, dont le manuscrit original avait été conservé par Charlotte Robespierre. Laponneraye la publia en Pièce Justificative aux Mémoires de Charlotte et M. Hector Fleischmann l’a de nouveau publiée dans les Mémoires de Charlotte Robespierre (page 292) :


Du chantre de Vert-Vert je prisais les talens :
Mon oreille, attentive à ses tendres accens,
Ne pouvait se lasser d’écouter cette lyre
Que n’inspira jamais un coupable délire.
Mais combien il parut sublime à nos yeux
Depuis que, possesseur d’un écrit précieux,
Je puis, guidé par toi, mieux régler mon suffrage
Quoi ! ce touchant éloge où tu lui rends hommage
Où tu peins son esprit, son style intéressant,
À ses concitoyens parut insuffisant !
Qu’ils craignent que par eux, sa cendre révérée
N’obtienne pas la gloire à Gresset préparée.
Que fallait-il de plus pour l’honneur d’un mortel ?
Pour l’honneur de Gresset fallait-il un autel ?
Mais contre cet arrêt tandis que je réclame.
Cet arrêt rigoureux n’irrite point ton âme.
Pleinement insensible à sa sévérité,
Tu ne veux de vengeur que la postérité.
Je parle de vengeur, et cette modestie,
La compagne fidèle et le sceau du génie
Daigne te prodiguer son soin consolateur,
Et porte un calme pur dans le fond de ton cœur.
Ne va pas cependant vouloir priver ta tête
Des lauriers immortels que la gloire t’apprête ;
Songe, tu le dois, songe à ces infortunés,
À la honte, à l’opprobre, aux affronts condamnés :