Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/168

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SOCRATE

Alors, puisque ni le corps, ni le tout n’est l’homme, il reste, je pense, qu’il n’est rien, ou, s’il est quelque chose, il faut conclure que l’homme n’est autre chose que l’âme.

ALCIBIADE

Il le faut absolument.

SOCRATE

Faut-il te démontrer plus clairement encore que l’âme est l’homme ?

ALCIBIADE

Non, par Zeus, cela me paraît suffisamment démontré.

SOCRATE

Si la démonstration n’est pas rigoureuse, il nous suffit qu’elle soit satisfaisante. Nous en aurons une rigoureuse quand nous aurons trouvé ce que nous laissons de côté à présent comme exigeant de longues recherches.

ALCIBIADE

De quoi veux-tu parler ?

SOCRATE

De ce que nous disions tout à l’heure, qu’il fallait rechercher d’abord l’essence immuable. Or, au lieu de cette essence immuable, nous avons cherché ce qu’est chaque chose en elle-même, et peut-être cela suffira car nous pouvons affirmer qu’il n’y a rien qui soit plus maître de nous-mêmes que l’âme.

ALCIBIADE

Rien, assurément.

SOCRATE

Il est donc juste de croire qu’en nous entretenant ensemble, toi et moi, nous nous parlons d’âme à âme.

ALCIBIADE

Tout à fait juste.

SOCRATE

C’est justement ce que nous disions il n’y a qu’un moment, que, Socrate en se servant du discours pour