Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

216 ŒUVRES

Et nourrissez dedans l'espoir

Ce bel amant qui chez Silvie

S'en vient se redonner la vie

Dans le bonheur de vous y voir.

Belle Chloris, soyez contente,

Puisque nous voyons que son feu, L'espoir et le désir d'estre un jour son neveu, Firent d'un mesme accord qu'il l'appela sa tante.

��STANCES FAITES SUR LE CHAMP.

Juillet 1638.

Un jour, dans le profond d'un bois, Je fus suprise d'une voix; G'estoit la bergère Silvie Qui parloit à son cher amant, Et lui dit pour tout compliment : a Je vous ayme bien plus, sans doute, que ma vie. »

Lors j'entendis ce bel amant Lui respondre amoureusement : « De plaisir mon ame est ravie ; Je me meurs, viens à mon secours, Et pour me guérir dis tousjours : « Je vous ayme bien plus, sans doute, que ma vie. »

Vivez, o bienheureux amants, Dans ces parfais contentements, Malgré la rage de l'envie ; Et que ce mutuel discours Soit ordinaire en vos amours : a Je vous ayme bien plus, sans doute, que ma vie . »

�� �