Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/387

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LETTRE DE PIERRE PETIT A GHANUT 331

lier il y a quatre ou cinq moys avec une sarbatane de verre d'environ deux pieds ^ de longueur, et n'ayant pas trouvé qu'il y eut assez de mercure pour causer par sa pesanteur un vuide fort sensible, et que le peu qui en paroissoit au haut de la sarbatane se pouvoit dire dans l'opinion commune estre de l'air raréfié, n'y en eut il eu auparavant que la grosseur d'un grain de mil, quoy que j'eusse apporté toutes les précautions suffisantes ; pour conclure qu'il n'y en avoit point du tout, j'en fis le récit, en passant à Rouen, à vostre bon amy et le mien. Monsieur Pascal qui fut ravy d'ouyr parler d'une telle expérience, tant pour sa nouveauté que par ce que vous sçavez qu'il y a long temps qu'il admet le vuide ^, et sur ce que je luy dis que je n'estois pas encores entièrement satisfait de cette espreuve, et que je la voulois refaire quelque iour de loisir avec une plus grande sarbatane, et plus grande quantité de mercure, afin de causer, s'il estoit possible, un plus grand vuide par un plus grand poids : il me pria qu'il en peut estre le spectateur, et que nous la fissions donc ensemble à mon retour de Dieppe. De vous dire comment reussyt l'affaire pour laquelle j'y allois, qui estoit pour m'asseu- rer de la vérité des propositions que fait despuis cinq ans un homme de Marseille de descendre au fonds de la mer, et y demeurer cinq et six heures^ par le moyen d'une certaine machine*, en considération de quoy le Roy et

I. Texte imprimé : et demy.

3. Pour les opinions respectives d'Etienne Pascal et de son fils, se raporter à la Lettre de Monsieur Pascal le père au P. Noël (infra, t. II, p. 259).

3. Texte imprimé : avec une machine : ce serait, etc.

4. Pour les recherches que Petit devait faire sur ce sujet, on pourra voir l'Extrait d'une lettre escritte par M. Petit, Intendant des Fortifica- tions, à M. Galloys P. touchant la profondeur de la mer, la nature de

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