Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/394

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huit pouces, mais à une plus grande s'il y eut eu plus de forces pour causer cette raréfaction avant que de soufrir du vuide en la nature : et partant que cette expérience confirme et favorise plustost leur opinion qu'elle ne le destruit, par ce qu'en effet on ne leur sçau- roit prouver qu'il n'y a point dans la sarbatane aucun atome d'air au dessus du mercure ^ Et si on leur objecte pourquoy l'eaûe venant à y entrer occupe donc toute la place qui paroissoit vuide, en sorte qu'on n'y voit aucun air, ils pourront respondre que cette petite partye d'air qui s'estoit sy fort raréfiée, se condense et^ revient à son premier estât et place, qui ne peut estre veu^ pour le peu qu'il y en a : ainsy vous ne sçauriez que leur dire pour les convaincre*, à moins que de leur demonstrer qu'il n'y en a point du tout, et qu'il n'en est resté ^ ny entré dans la sarbatane aucune partie. Et sy de plus on leur demande pourquoy cet air ne s'est donc pas raréfié davantage, et jusques tout au bas de la canne pour laisser^ tumber tout à fait le Mercure, ils pourront aussy demander pourquoy ne s'est il pas fait un plus grand vuide que dix huit pouces, et par ainsy on ne leur sçauroit quasy rien objecter qu'ils ne renvoyent avec pareille force. Mais je m'arreste trop à vous entretenir du pour et du contre, et à philosopher sur une matière de laquelle je n'ay dessein que de vous escrire le fait : et vous desduire naïfvement l'histoire, et le procez verbal de l'expérience que nous avons faite; pour en avoir s'il

��I. Texte imprimé : ny qu'il ne s'en peut faire.

a. Texte imprimé : remet en son.

3. Texte imprimé : par.

[\. Texte imprimé : tout à fait.

5. Texte imprimé : ny formé ny entré.

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