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LETTRE DÉTIENNE PASCAL AU P. NOËL 273

tendues, comme il nous l'a voulu faire croyre dans son Epistre dedicatoire, pourquoy dans tout son livret a-t il employé toute son industrie et toute la capacité que Dieu luy a donnée, à les réfuter toutes l'une aprez l'autre si sé- rieusement ? et pourquoy n'a t il pas essayé à les faire paroistre telles, lorsqu'il travailloit de propos délibéré à cette réfutation ? Et, d'autre part, si le père Noël a jugé en soy mesmes * que ces expériences fussent considérables et dignes d'une si sérieuse réfutation, pourquoy dans son Epistre a-t-il voulu les faire passer pour ridicules, fausses et mal entendues ? et pourquoy leur a t il donné tous ces fameux Epithetes en un lieu qui n'estoit pas destiné' à leur réfutation ?

C'est à vous, mon père, d'esclaircir le lecteur sur ce doute ; mais, en attendant, vous me permettrez de vous dire que ces expériences, si fausses, si mal entendues et si ridicules que vous ayez voulu les figurer, vous ont dé- sarçonné, c'est à dire, sans plus allegoriser, contrainct de sortir hors de l'Eschole et de la philosophie que l'on en- seigne dans le collège de Glermont ; vous l'avez trouvée dans l'impuissance de pouvoir résoudre les conséquences nécessaires de ces ridicules expériences ; il a fallu avoir recours à des forces estrangeres. Il faut advouer que vous avez de fidelles amis ; car en^ très peu de temps, vous avez tiré secours de bien loing ; on a veu, en très peu de temps, venir à vostre assistance la sphère de feu d'Aristote, la matière subtile de Monsieur des Cartes, la matière ignée, l'^ther, les esprits solaires et la légèreté mouvante. Voilà bien des puissances qui viennent à vostre assistance, des-

��1. [gu'eJJes].

2. [pour les re/ufer].

3. très en surcharge.

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