Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/593

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APPENDICE 5/3

crit. Il s'agit ici de déterminer la date de la lettre, et à cette date se trouve lié tout le commentaire.

Nous avions fait observer que la date indiquée par les deux manuscrits, 4 mars 1662, est impossible à maintenir; caries événements racontés par la lettre n'ont pas pu se passer au début de mars i652. Il fallait donc conjecturer une autre date. Or, le plus simple était de supposer que sur la lettre originale le jour et le mois avaient seuls été marqués, que l'in- dication de l'année avait été une addition, et une addition erronée, du copiste. De fait, à la date du 3 mars 1649, dans une situation qui ressemblait singulièrement à celle où était Paris selon l'auteur de la lettre, se tint une réunion au Parlement dont le compte rendu concordait d'une façon très remarquable avec la substance de la lettre.

Mais cette hypothèse nous obligeait à supposer que le copiste avait, également par erreur, rétabli des noms propres qui auraient été indiqués dans la lettre même par des initia- les ou par des chiffres, et à changer même le nom de l'auteur. ]y£me Perier, étant à Clermont en 16^9, nous avions conjec- turé que la lettre originale portait la signature de M"® Pas- cal et qu'il y avait lieu de l'attribuer non à M"^ Perier mais à Jacqueline.

Les plus graves au moins de ces difficultés disparaîtraient si l'on adoptait sur la date de la lettre une hypothèse inverse de celle que nous avons suivie. La lettre serait bien de 1662 ; l'erreur du copiste aurait consisté à mal transcrire le jour et le mois; il faudrait lire // mai au lieu de 4 mars. Cette hypothèse a été formulée en 1884, par Chéruel, le savant his- torien de la France pendant la minorité de Louis XIV et le ministère de Mazarin, dans une lettre qu'il avait adressée à M. A. Gazier, et dont M. Gazier a bien voulu nous donner connaissance. Chéruel fait remarquer que 11 écrit rapidement peut être confondu avec 4, comme mai, écrit may, peut être pris pour mars.

Une fois cette correction faite, nous n'avons plus rien à changer au texte de la lettre, et les mémoires du temps confirment les détails avec une complète exactitude. La lettre, au lieu de figurer comme première pièce du n° XXXI, devient dans notre édition la seconde pièce du n° XLV (T. III, p. 19).

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