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Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/203

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TRAITÉ DE L’ÉQUILIBRE DES LIQUEURS

blement. — Tout cela nous découvre pourquoy l’eau ne comprime point les animaux qui y sont, quoy qu’elle presse generalement tous les corps qu’elle environne, comme nous l’avons fait voir par tant d’exemples : Car ce n’est pas qu’elle ne les presse, mais c’est que, comme nous l’avons déjà dit, comme elle les touche de tous costez, elle ne peut causer ny d’enfleure, ny d’enfoncement en aucune partie en particulier, mais seulement une condensation generale de toutes les parties vers le centre, qui ne sçauroit estre visible, si elle n’est grande, et qui ne peut estre qu’extrémement legere, à cause que la chair est bien compacte.

Car si elle ne le touchoit qu’en une partie seulement, ou si elle le touchoit en toutes, excepté en une, pourveu que ce fut en une hauteur considerable, l’effet en seroit remarquable, comme nous l’avons fait voir ; mais le pressant en toutes, rien ne paroist.

[1] Pourquoy on ne sent point le poids de l’eau. — Il est aisé de passer de là à la raison pour laquelle les animaux qui sont dans l’eau n’en sentent pas le poids.

    la traduction de Girard le texte, et un extrait de la démonstration, de la proposition : « Déclarer la raison pourquoy un homme nageant au fond de l’eau ne meurt pour la grande quantité d’eau, qui est au dessus de luy… Soit ABCD une eau ayant au fond DC un trou, fermé d’une broche E sur lequel fond gist un homme F, ayant son dos sur E ; ce qu’estant ainsi, l’eau le pressant de tout costé, celle qui est dessus luy ne presse aucune partie hors de son lieu. »

  1. Note marginale de l’édition de 1663.