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ŒUVRES

mide que quand il fait beau ? Ne le hait-elle pas également sur un Clocher, dans un grenier et dans les Courts.

Que tous les Disciples d’Aristote[1] assemblent tout ce qu’il y a de fort dans les écrits de leur Maistre, et de ses Commentateurs, pour rendre raison de ces choses par l’horreur du vuide, s’ils le peuvent ; sinon qu’ils reconnoissent que les experiences sont les veritables Maistres qu’il faut suivre dans la Physique : que celle qui a esté faite sur les montagnes, a renversé cette creance universelle du monde, que la nature abhorre le vuide, et ouvert cette connoissance qui ne sçauroit plus jamais perir, que la nature n’a aucune horreur pour le vuide, qu’elle ne fait aucune chose pour l’éviter, et que la pesanteur de la masse de l’Air est la veritable cause de tous les effets qu’on avoit jusques icy attribuez à cette cause imaginaire.

  1. On trouvera la réponse des disciples d’Aristote dans l’écrit suivant : « La Verité du Vuide contre le Vuide de la verité où l’on découvre la veritable cause des effets, qui jusques icy ont esté attribuez à l’horreur du vuide contre l’erreur qui les attribuë à la pesanteur de la Masse de l’Air, par le F. P. Charles Bourgoing, Religieux Augustin, du Convent du Fauxbourg de Sainct Germain. À Paris, chez Iean Henault. Libraire-Iuré, rue Sainct lacques, à l’Ange Gardien. MDCLXIV. Avec privilege du roy, et permission des Superieurs. » La position du P. Bourgoing nous a paru être celle que Pierius avait adoptée dans la Responsio : il invoque uniquement la raréfaction, afin d’éviter le recours à la pesanteur de l’air. De ce point de vue, le P. Bourgoing reprend l’explication, non seulement de l’expérience du vide dans le vide, mais aussi de l’expérience du Puy-de-Dôme.