Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/34

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18 OEUVRES

l'application, et mettez toutes les différences; car celte lettre est desjà trop longue pour l'amplifier encore.

J'escris à ma fidelle, je vous supplie delà consoler, si elle en a besoin et de l'encourager. Je luy mande que si elle s'y sent disposée, et qu'elle croye que je la pourray encore davantage fortifier, je seray ravie de la voir, mais que si elle vient pour me combattre, je l'avertis qu'elle perdra son temps. Je vous en dis de mesme, et à tous ceux qui voudroient l'entreprendre, pour vous espargner à tous une peine inutile. Je n'ay que trop patienté. Dieu veuille que le déchet que cela m'a causé se repare par la pénitence que je désire d'en faire. Je prie Dieu de tout mon cœur qu'il n'impute point à ceux qui se sont opposez à moy depuis quatre ans le pesché qu'ils ont commis en cela, et qu'il leur pardonne à cause que véritablement ils ne sça- voient ce qu'ils faisoient.

Ce n'est que par forme que je t'ay prié de te trouver à la cérémonie ; car je ne croy pas que tu ayes la pensée d'y man- quer. Vous estes asseuré que je vous renonce si vous le faites.

  • Faites de bonne grâce ce qu'il faut que vous fassiez,

c'est-à-dire en esprit de charité, et ne me donnez point de desplaisir, car il me semble que je ne vous enay point donné de sujet.

Adieu, je suis de tout mon cœur, Mon très cher frère,

Votre très humble et très obéissante sœur et servante S. J. D. Sainte-Euphemie .

��I. Cette phrase paraît avoir été ajoutée après coup, en manière de post-scriptum. Faugère la place, sans doute d'après le recueil Guer- rier, à la suite de Je suis de tout mon cœur ; Cousin, d'après le ms. lagSS, à la suite de la signatuire.

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