Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/101

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INTRODUCTION

Le Mémorial du 23 novembre 1654 marque un moment décisif dans la carrière de Pascal : le détachement de l’existence mondaine et des travaux scientifiques, le retour définitif, semble-t-il, à la vie ascétique. Il nous a été conservé dans le recueil des fragments autographes de Pascal, et à ce titre il a été publié déjà dans notre édition des Pensées, T. I, p. 3 1 . Nous n’en devons pas moins le reproduire à sa date, en mettant à profit la phototypie du manuscrit 9202 de la Bibliothèque Nationale. Des deux pages dont nous donnons le fac-simile, la première est entièrement de la main de Pascal et se trouvait avec le parchemin dans la doublure de son pourpoint, la seconde est la copie figurée que fit Louis Perier de ce parchemin aujourd’hui perdu ; les deux avant-dernières lignes étaient si effacées que le copiste n’a pu en lire distinctement que quelques mots ; Perier s’est appliqué à reproduire exactement la disposition et aussi l’écriture du document qu’il copiait 2 . Diverses conjectures ont été faites

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1. Aux références données, on peut ajouter pour l’avant-dernière ligne cette citation du psaume LVIII, v. 17 : Ego.... et exultabo mane misericordiam tuam. Quia factus es susceptor meus, et refugium meum, in die tribulationis meæ. Voir aussi le remarquable commentaire de L. Pastourel: Le ravissement de Pascal, dans les Annales de philosophie chrétienne, octobre 1910 et février 1911; et les remarques du Dr P. Just-Navarre dans La maladie de Pascal. Etude médicale et psychologique, Lyon, 1911, p. 42 sqq. L’habitude de porter des écrits dans la doublure des vêtements était assez fréquente au XVIIe siècle (cf. ce que dit de Richelieu, Hermant dans ses Mémoires, éd. A. Gazier, T. I, p.81).

2. Voici la définition de la copie figurée que donne le Dictionnaire de l’Académie, édition de 1778: « On dit de la copie qu’on a prise