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ŒUVRES

c’est alors que fut composée la première Provinciale. Pendant longtemps les contemporains ont ignoré quel en était l’auteur ; on attribua les Petites Lettres à Arnauld, à Antoine Le Maître, à Gomberville, à Le Roi de Hautefontaine, à Arnauld d’Andilly, à Baudry d’Asson, à Hermant, à d’autres encore. Pour la première fois, semble-t-il, en 1659, le P. Fabri indique que Pascal et Montalte ne doivent faire qu’un seul personnage. Quant aux circonstances où ces lettres ont été composées, elles commencèrent à être révélées au public à la fin de 1657 par l’Avertissement que Nicole rédigea. Marguerite Perier et Perrault nous ont donné d’autres récits. On trouvera tous ces documents réunis dans l’appendice à la dix-huitième Provinciale.

La première Provinciale[1] porte la date du dimanche 23 janvier 1656 ; selon l’abbé Goujet[2], elle fut revue par Nicole, et par Arnauld.

  1. Si l’on en croit l’Avertissement qui fut mis en tête du recueil de 1657, « ces Lettres ont été appellées Provinciales parce que l’auteur ayant adressé les premières sans aucun nom à un de ses amis de la campagne, l’imprimeur les publia sous ce titre, Lettre écrite à un Provincial par un de ses amis. » — Cf. ce que Pascal dit lui-même sur ce sujet Pensées, fr. 52, T. I. p. 56, et notes.
  2. L’abbé Goujet publia en 1732 la Vie de Nicole et l’histoire de ses ouvrages. Il la composa en se servant de mémoires manuscrits de l’abbé Beaubrun, mémoires qu’il rectifia souvent. Il semble bien que la Bibliothèque Nationale possède cet écrit de Beaubrun (ms. fr. 13898). Ce manuscrit explique ainsi le rôle de Nicole dans la composition des Provinciales : « Ce fut pendant le séjour que [M. Nicole ] fit [à Paris] qu’il revit avec M. Arnauld une partie des Lettres Provinciales, et ses amis lui ont entendu dire qu’en janvier 1656 il corrigea la seconde, la sixiesme, la septieme et la huitieme ; qu’à l’Hôtel des Ursins il avoit donné le plan de la 9e, 11e, et 12e ; qu’il avoit revu la 13e et la 14e chez M. Amelin qui demeuroit au faubourg St Jacques au-dessus de P. R. ; qu’à Vaumurier il avoit fourni la matiere de la 16e, 17e et de la 18e qui est entièrement conforme à la 3e Disquisition qu’il avoit fait imprimer en latin sous le nom de Paul Irénée. ». Goujet, dans sa Vie de Nicole, p. 52, modifie ainsi ce