Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/228

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les[1]y eût veûes, il[2]voulut les monstrer, que c’estoit une chose si facile, qu’elle ne pouvoit estre refusée, puis que c’estoit un moyen seur de les reduire tous, et Monsieur Arnauld mesme ; mais on le leur a tousjours refusé. Voila ce qui[3]se passa de ce costé-là.

De l’autre[4]part se sont trouvez quatre-vingts Docteurs seculiers, et quelques quarante[5]Moines mandiants, qui ont condamné la Proposition de Monsieur Arnauld, sans vouloir examiner si ce qu’il avoit dit estoit vray ou faux, et ayant mesme declaré qu’il ne s’agissoit pas de la verité, mais seulement de la temerité de sa Proposition[6].


Doctores compellabant, ut si quis illas à se visas diceret, palam ostendere ne gravaretur : nil esse facilius ; neque hanc conditionem rejici sine injuriâ posse : hòc enim compendio omnes, imò ipsum Arnaldum in eundem sensum adductum iri. Æquum postulare videbantur ; repudiati sunt tamen. Habes quid ex hac parte sit gestum.

Ast alii numero octoginta seculares, cum quadraginta circiter Mendicantium stipatu, hanc Arnaldi propositionem damnandam censuerunt, veráne an falsa esset nihil inquirentes. Neque enim, uti denuntiarunt, veritas ejus ; sed tantùm

  1. P. y, manque.
  2. B. [voulust].
  3. A2B. [s’est passé].
  4. B. part, manque.
  5. A2B. [Religieux]. — Selon le dictionnaire de Richelet, « le mot de moine se prend quelquefois en bonne part, mais ordinairement il se prend en mauvaise. C’est pourquoi en la place du mot de Moine on se sert du mot de Religieux ». Cette question de l’intervention des moines mendiants sera reprise dans la 3e Provinciale, infra p. 217.
  6. Cf. l’opinion énoncée par l’évêque d’Amiens, supra p. 110.