Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/230

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n’ay encore veu personne qui m’ait dit les y avoir veuës. De sorte que je crains que cette censure ne fasse plus de mal que de bien, et qu’elle ne donne à ceux qui en sçauront l’histoire, une impression toute opposée à la conclusion. Car en verité le monde devient méfiant, et ne croit les choses que quand il les voit. Mais comme j’ay desja dit, ce point là est peu important, puis qu’il ne s’y agit point de la Foy.

Pour la question de Droit, elle semble bien plus considerable en ce qu’elle touche la foy. Aussi j’ay pris un soin particulier de m’en informer. Mais vous serez bien satisfait de voir que c’est une chose aussi[1] peu importante que la premiere.

Il s’agit d’examiner ce que Monsieur Arnauld a dit dans la même Lettre : Que la grace sans laquelle on ne peut rien, a manqué à S. Pierre dans sa cheute[2].


inquiunt, illarum sedes ostendi tam absurdè recusatur ? Cur nemo illas à se visas affirmat ? Ita, si verum dicendum sit metuo ne plus mali pariat Censura, quàm boni ; neve apud illos, qui rei gestæ seriem norint, eam opinionem confirmet, quam tendit evellere. Fiunt enim homines nescio quomodò magis in dies suspiciosi ; nil jam credunt, nisi quod cernunt. Ut ut fit, tota res, ut dixi, leviuscula, et fides hic in vado.

Plùs me movebat juris quæstio : gravioris enim longè momenti videbatur, utpote quà fidem attingi jactabant. Quare ad eam penitus cognoscendam nullam diligentiam reliquam feci. Sed tu non sine risu perspicies, quàm non illa priore sit gravior.

Recténe Arnaldus in epistolâ dixerit, Defuisse Petro gratiam ; sine quâ nihil possumus, id agitur. Hic tu altissima gra-

  1. P. peu, manque.
  2. Cf. la phrase exacte d’Arnauld, supra p. 97 sq.