Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/239

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que je ne veux pas croire sur sa parole, et où je n’ay point d’interest, je m’attachay seulement à sçavoir les divers sens qu’ils donnent à ce mot mysterieux de prochain.[1]Mais il me dit ; je vous en esclaircirois de bon cœur : mais vous y verriez une repugnance et une contradiction si grossiere, que vous auriez peine à me croire. Je vous serois suspect : Vous en serez plus seur en l’apprenant d’eux-mesmes, et je vous en donneray les adresses. Vous n’avez qu’à voir séparément[2]Monsieur le Moine, et le Pere Nicolai. Je[3]n’en connois pas un, luy dis-je. Voyez donc, me


animo insidere sura passus : nam et illœ nihil me attingebant, et isti non habebam fidem tantùm affirmanti. Ergo illud quærere institi, quos sensus arcanæ illi voci subjicerent ? Ille autem : Facerem equidem libentissimè ; sed tu tam manifestam ibi cerneres pugnam, ut meritò verbis meis diffideres : exploratiùs ista et meliùs ex ipsis cognosces : quâ via jam ostendam. Separatim tibi Doctor Moynius, et Pater Nicolai invisendi sunt. Neuter, inquam, mihi notus est. At ex illis quos recensebo attende an neminem noris. Omnes

  1. A2B. Mais, manque.
  2. A2, [un nommé] Monsieur. — Alphonse Le Moine (mort en 1659), docteur de Sorbonne et professeur de théologie, auteur d’un système sur la grâce, où il distinguait la grâce d’action et la grâce de prière, et soutenait que celle-ci n’était que suffisante, tandis que la grâce d’action était toujours efficace. Arnauld avait combattu cette doctrine dans son Apologie pour les Saints Pères. Nicole consacre à Le Moine sa troisième note. — Jean Nicolai (1594-1673), dominicain. Dans sa deuxième note, Nicole écrit : « Montalte s’étant laissé aller aux aparences, a mis le P. Nicolai au rang des Thomistes, ne croiant pas qu’il se fût écarté de la doctrine de son Ordre. Mais son suffrage qui a été imprimé depuis, a fait voir qu’il n’est rien moins que Thomiste, et qu’il a entièrement abandonné la doctrine de son Ordre… »
  3. A2B. [ne connois ny l’un ny l’autre]. — Voir l’idée première de cette petite scène de comédie, supra p. 115 sqq.