Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sensu Thomistarum et à sensu aliorum Theologorum[1]. C’est à dire, leur dis-je en les quittant, qu’il faut prononcer ce mot des lévres, de peur d’estre heretique de nom. Car[2]enfin est-ce que[3]le mot est de l’Écriture ? Non, me dirent-ils. Est-il donc des Peres ou des Conciles, ou des Papes ? Non. Est-il donc de saint Thomas ? Non. Quelle necessité y a-t-il donc de le dire, puis qu’il n’a ny authorité ny aucun sens de luy-mesme ? Vous estes opiniastre, me dirent-ils, vous le direz, ou vous serez heretique, et Monsieur Arnauld aussi. Car nous sommes le plus grand nombre : et s’il est besoin nous ferons venir tant de Cordeliers, que nous l’emporterons[4].


proximam potestatem adesse, abstrahendo ab omni sensu, sive abstrahendo à sensu Thomistarum, et à sensu aliorum Theologorum.

Ego verò discedens : Bene est, inquam ; nempe hic sonus ore fundendus est, ne hæreticus sis nomine tenus. Quid enim ? An hæc è scripturis petita vox est ? Negarunt. An à Patribus, à Conciliis, à summis Pontificibus sancita est ? Negarunt itidem. Certè, inquam, à Sancto Thomâ ? Nihil minùs. Quid igitur, inquam, necesse est, vocem pronuntiare et autoritate et sensu carentem ? Nimis, inquiunt, pervicax es ! cæterùm nihil agis : ni pronunties, hæreticus eris et tu et Arnaldus : numero superiores sumus ; quin, si opus sit, tot Monachos advocabimus, ut victoria nostra incerti nihil habitura sit.

  1. Voir cette citation dans l’écrit attribué à Nicole, supra p. 117.
  2. A2B. enfin, manque.
  3. PB. [ce].
  4. Allusion à une parole de la reine. Cf. les deux lettres de décembre 1655, supra p. 110 sq.