Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/434

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318 OEUVRES

tienté. Cela me fit pitié ; mais je ne luy en tesmoignay rien, et luy demanday seulement, si tous ces Auteurs là estoient Jesuites. Non me dit-il ; Mais il n’importe ; ils n’ont pas laissé de dire de bonnes choses. Ce n’est pas que la pluspart ne les ayent prises ou imitées des nostres ; Mais nous ne nous piquons pas d’honneur ; outre qu’ils citent nos Peres à toute heure, et avec éloge, voyez Diana qui n’est pas de nostre Société, quand il parle de Vasquez ; il l’appelle le Phenix des esprits 1 . Et quelque-fois il dit que Vasquez seul luy est autant que tout le reste des hommes ensemble 2 . Instar omnium. Aussi tous nos Peres se servent fort souvent de ce bon Diana 3 ; Car si vous entendez bien nostre doctrine de la probabilité, vous verrez 4 bien que cela 5 n’y fait rien. Au contraire, nous avons bien voulu que d’autres que les Jesuites puissent rendre leurs opinions probables, afin qu’on ne puisse pas nous les imputer toutes. Et ainsi quand quelque Auteur que ce soit en a avancé une, nous avons droit de la prendre si nous le voulons par la doctrine des opinions probables, et nous n’en sommes pas les garands quand l’Auteur n’est pas de nostre corps. J’entends tout cela, luy dis-je. Je voy bien par là que tout est bien venu chez vous hormis les anciens Peres ; et

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1. Nous n’avons pas retrouvé cette citation de Diana ni la suivante.

2. P’A. ensemble, manque.

3. W. ajoute gratiam, credo, relaturi.

4. B. bien, manque.

5. W. explique ainsi ce mot de cela : sitne anne sit aliquis de Societate nostrâ.