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siastique mesme approuva cette modestie dans la response qu’il luy fit le 2. d’Avril, laquelle estoit conceuë en ces propres termes :
Ma Reverende Mere et Cousine,
La lecture de la lettre que vous m’avez fait la charité de m’écrire m’a causé une si grande consolation, que la joye m’a tiré les larmes du cœur et des yeux. Je louë l’humble retenuë que vous avez de ne divulguer ce miracle, parce qu’il est arrivé en vostre Monastere, dont plusieurs par la malice du temps ont une telle aversion, qu’ils ne voudroient pas le croire, mais plûtost que vous l’auriez mis en avant pour donner quelque haute estime de vostre maison, ou pour d’autres interests, que ces personnes se forgeroient en l’esprit selon leur humeur et leur fantaisie. Mais pour moy je croy estre obligé de le faire connoistre avec discretion dans les occasions, pour n’aller au contraire de ce que nous apprend l’Ange dans Tobie ; Qu’il est bon de cacher le secret du Roy : mais quil est honorable de reveler et confesser les œuvres de Dieu. Et agissant de la sorte, peut-estre que ceux qui entendront ce miracle si assuré arrivé en vostre maison, et non sans un trait particulier de la providence de Dieu, diminueront de l’aversion qu’ils y ont, et auront quelque compassion des persecutions dont vous estes attaquées sans sujet. Je ne fais aucun doute, que Nostre Seigneur ne veüille sanctifier vos âmes par ces persecutions, et je le supplie de tout mon cœur qu’il vous fortifie pour les supporter.
....Le bruit qui s’en est respandu n’est point venu des Religieuses. Elles creurent qu’elles devoient admirer en secret et en silence cet œuvre de Dieu, ainsi qu’elles avoient fait en des rencontres pareilles depuis quinze ans.
....Les Medecins et les Chirurgiens, qui estoient touchez d’une si grande merveille, se tinrent obligez en conscience de le dire à tout le monde, pour rendre gloire à celuy qui leur avoit fait voir sur l’œil et le visage tout defiguré de cette petite fille les traits venerables de sa main puissante. Ce que fit encore Monsieur Perier, pere de la petite, qui est un Con-
