Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/82

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D’autre part, les accusations de plagiat, qu’il lança contre ses rivaux, étaient à coup sûr aussi dépourvues de base que les soupçons que Wallis et Lalouère conçurent contre lui.

Si nous nous dégageons maintenant des multiples incidents que Pascal avait provoqués, nous devons dire en quoi les travaux sur la Roulette marquent une date importante dans l’histoire de la pensée humaine. Dans le traité des trilignes, dans le traité des sinus du quart de cercle, dans le traité des arcs de cercle et dans le traité des solides circulaires, Pascal a résolu avec une extraordinaire virtuosité un grand nombre de problèmes de calcul intégral que personne n’avait abordés avant lui. Sans doute l’idée d’une théorie générale de l’intégration ne se trouve pas chez Pascal ; peu enclin à systématiser ses méthodes, il n’aperçoit pas, comme bientôt Leibniz et Newton, comme déjà Fermat, la possibilité de ramener à un petit nombre de règles mécaniques très simples les procédés d’intégration qu’il emploie. En revanche il devance sur plus d’un point l’œuvre des créateurs officiels du calcul infinitésimal. Il s’est attaqué aux types d’intégrales les plus variés : intégrales formées par parties, intégrales curvilignes, intégrales doubles et triples. De toutes ces intégrales il a triomphé avec aisance en ramenant le calcul à des évaluations de volumes géométriques que l’on peut déterminer par les méthodes d’Archimède et de Cavalieri. Les procédés de calcul de Pascal, en raison même de leur difficulté, ne lui ont pas survécu. Mais la publication des traités de Dettonville n’en donna pas moins à la science une impulsion décisive, en montrant que les problèmes du calcul intégral pouvaient en fait être résolus d’une manière rigoureuse. Non seulement Pascal manifeste, par la puissance qu’il confère aux procédés anciens, un don de génie