Page:Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
I
LETTRE DE SLUSE A PASCAL

22. Avril 1659.

Je n’ay peu vous ouvrir [?] mon ame [?] [jusques aujourd’hui 1] de la faveur qu’il vous a pieu me faire en m’envoyant vos traitez de Géométrie lesquels ont esté retardé en chemin pour je ne scay quelle occasion. Il n’y a pas encore douze heures que je les ay receu, et j’y ay desja veu tant de belles choses que je confesse de n’en avoir pas veu de pareilles de ma vie. L’honneur que [vous] m’avez fait en m’en addressant une partie est autant au dessus de mon mérite que la reconnaissance que je vous dois est au dessus de mes forces ; car les plus belles spéculations que je saurois produire ne sont rien au prix de ceste grande méthode qui embrasse infinis problèmes plans et solides avec tous les centres de pesanteur. Il y a trois mois que j’ay envoyé mes pensées touchant les deux moyennes 2 au Sr Gutiscovius 3, à Louvain et depuis ce temps là je n’en ay point entendu de nouvelles, tant à cause des occupations du dit Sr que des miennes qui m’ont rendu peu soigneux de m’en enquérir. Aussitost que je l’auray peu recouvrer et que les chemins seront libres, je ne manqueray pas de vous le faire tenir pour en avoir vostre sentiment que j’estime au point que je dois, et ne souhaite rien tant que de vous faire paroistre que je suis

1. Mots rayés dans la minute conservée à la Bibliothèque Nationale.

2 . Vide infra p . 3 1 1 .

3. Vide infra p. 356.