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144 ŒUVRES

deffendent sous des peines tres-rigoureuses 1 . Il est donc inutile, mon Pere ? Point du tout, dit-il : car Escobar en ce mesme endroit donne des expediens 2 de le rendre permis, encore mesme, dit-il, que celuy qui vend et rachette ait pour intention principale le desssein de profiter, pourveü seulement qu’en vendant il n’excede pas le plus haut prix des estoffes de cette sorte, et qu’en rachettant, il n’en passe pas le moindre; et qu’on n’en convienne pas auparavant en termes exprez ny autrement. Mais Lessius de just. I. 2. c. 21. d. 16 3.dit qu’encore mesme qu on 4 en fust convenu, on n’est jamais obligé à rendre ce profit, si ce n’est peut-estre par charité, au cas que celuy de qui on l’exige fust dans l’indigence ; et encore pourveu qu’on le pust rendre sans s’incommoder, si commodè potest. Voila tout ce qui se peut dire. En effet, mon Pere, je croy qu’une plus grande indulgence seroit vitieuse. Nos Peres, dit-il, sçavent si bien s’arrester où il faut. Vous voyez 5 bien par là l’utilité du Mohatra.

J’aurois bien encore d’autres methodes à vous enseigner; mais celles-là suffisent 6 ; et j’ay à vous entretenir de ceux qui sont mal dans leurs affaires. Nos Peres ont pensé à les soulager selon l’estat où ils sont. Car s’ils n’ont pas assez de bien pour sub-

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1. W. ne met pas cette phrase en caractères italiques.

3. B. [pour].

3. Cf. ce texte de Leys, supra p. 130.

4. B. [eust vendu dans l’intention de racheter à moindre prix,] on n’est...

5. B. [assez] 5 W. satis.

6. W. ad exemplam sufficiunt.