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252 ŒUVRES

tel. Et il donne ensuite un autre subtil moyen pour se confesser d'un peché 1 à son Confesseur ordinaire mesme, sans qu'il s'apperçoive qu'on l'a commis depuis la derniere confession. C'est, dit-il, de faire une confession generale, et de confondre ce dernier peché avec les autres dont on s'accuse en gros. Il dit encore la mesme chose princ. ex. 2. n. 73 2. Et vous avoüerez je m'asseure, que cette decision du P. Bauny 3 Theol. mor. tr, 4. q. 15. p. 137. soulage encore bien la honte qu'on a de confesser ses recheutes : Que hors de certaines occasions, qui n'arrivent que rarement, le Confesseur na pas droit de demander, si le peché dont on s'accuse est un peché d'habitude, et qu'on n'est pas obligé de luy respondre sur cela, parce qu'il n'a pas droit de donner à son penitent la honte de declarer ses recheutes frequentes.

Comment, mon Pere, j'aymerois autant dire qu'un Medecin n'a pas droit de demander à son malade, s'il y a long-temps qu'il a la fievre. Les pechez ne sont-ils pas tous differens selon ces differentes circonstances, et le dessein d'un veritable penitent ne doit-il pas estre d'exposer tout l'estat de sa conscience à son Confesseur avec la mesme sincerité et la mesme ouverture de cœur que s'il parloit à Jesus-Christ, dont le Prestre tient la place ? 4 Et

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1. B. mesme à son Confesseur ordinaire.

1. W. ajoute : Idem habet, tr. 7. ex. 4. num. 136. — Cf. ces textes d'Escobar, supra. 242 et 244.

3. W. I. p. t. 4. de pœnit. q. 15. — Cf. ce texte de Bauny, supra p. 233.

4. B. [Or].