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DIXIÈME PROVINCIALE 267

tique selon nostre Societé, ont decidé, que la contrition n’est pas necessaire mesme à la mort: parce, disent-ils, que si l’attrition avec le Sacrement ne suffisoit pas à la mort, il s’ensuivroit, que l’attrition ne seroit pas suffisante avec le Sacrement. Et nostre sçavant Hurtado de sacr. d. 6. cité par Diana part. 4. tr. 4. Miscell. R. 193. et par Escobar tr. 7. ex. 4. n. 91 1. va encore plus loing, 2 car il dit : Le regret d’avoir peché, qu’on ne conçoit qu’à cause du seul mal temporel qui en arrive, comme d’avoir perdu la santé, ou son argent, est-il suffisant ? Il faut distinguer. Si on ne pense pas que ce mal soit envoyé de la main de Dieu, ce regret ne suffît pas : mais si on croit que ce mal est envoyé de Dieu, comme en effet tout mal, dit Diana, excepté le peché, vient de luy, ce regret est suffisant.

C’est ce que dit Escobar en la pratique de nostre Societé. Nostre P. François l’Amy soustient aussi la mesme chose T. 8. disp. 3. n. 13 3. Vous me surprenez, mon Pere. Car je ne voy rien en toute cette attrition là que de naturel 4 ; et ainsi un pecheur se pourroit rendre digne de l’absolution sans aucune grace surnaturelle : or il n’y a personne qui ne sçache que c’est une heresie condamnée par le Concile 5. Je l’aurois pensé comme vous, dit-il, et cependant il

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1. Cf. le texte de Diana, supra p. 246; et celui d’Escobar, supra p.244.

3. B. [ecoutez le]. Le regret.

3. Cf. ce texte d’Amico, supra p. 245 sq.

4. W. Quid ... supra naturam est ?

5. W. à Tridentina synodo. — Cf. cette discussion dans l’Apologie de Jansénius d’Arnauld, supra p. 222.