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ans, et qu’on nous traite bien favorablement encore de ne nous y obliger pas plus souvent. Mais nostre Pere Coninch croit qu’on y est obligé en trois ou quatre ans : Henriquez tous les cinq ans. 1 Mais Filiutius dit : Qu’il est probable qu’on n’y est pas obligé à la rigueur tous les cinq ans. Et quand donc ? Il le remet au Jugement des sages. Je laissay passer tout ce badinage, où l’esprit de l’homme se joue si insolemment de l’amour de Dieu 2. Mais, poursuivit-il, nostre P. Antoine Sirmond qui triomphe sur cette matiere dans son admirable livre de la Defense de la vertu 2, ou il parle françois en France, comme il dit au lecteur, discourt ainsi au 2.tr. sect. I. 4 p. 12. 13. 14. etc. S. Thomas dit, qu’on est obligé à aimer Dieu aussi-tost aprés l’usage de raison. C’est un peu bien tost. Scotus, chaque Dimanche. Sur quoy fondé ? D’autres, quand on est griesvement tenté. Oüy en cas qu’il ny eust que cette voye de fuir la tentation. Sotus quand on reçoit un bienfait de Dieu. Bon pour l’en remercier. D’autres, à la mort. C’est bien tard. Je ne croy pas non plus que ce soit à chaque reception de quelque sacrement. L’attrition y suffit avec la confession, si on en a la commodité. Suarez dit, qu’on y est obligé en un temps. Mais en quel temps ? Il vous en fait juge ; et il n’en sçait rien. Or ce que ce Docteur n’a pas sçeu, je ne

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1. B. [Et].

2. La 17e Imposture relève avec colère cette phrase. Nicole répond dans sa note III : « Que Montalte a eu raison de tourner en ridicule les opinions des Casuistes sur l’amour de Dieu. »

3. Cf. ces textes d’Antoine Sirmond, supra p. 225 sqq.

4. W. [cap. 2].