Page:Œuvres de Blaise Pascal, V.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

272 ŒUVRES

defenduë vigoureusement, quand on a voulu la combattre. Vous n’avez qu’à le voir dans leurs responses à la Theologie Morale ; et celle du Pere Pintereau en la 2. p. de l’Abbé de Boisic p. 53 1. vous fera juger de la valeur de cette dispense, par le prix qu’il dit qu’elle a cousté, qui est le sang de Jesus-Christ. C’est le couronnement de cette doctrine. Vous y verrez donc, que cette dispense de l’obligation fascheuse d’aimer Dieu est le privilège de la loy Evangelique par dessus la Judaïque. Il a esté raisonnable, dit-il, que dans la loy de grace du nouveau Testament Dieu levast l’obligation fascheuse et difficile qui estoit en la loy de rigueur, d’exercer un acte de parfaite contrition pour estre justifié ; et qu’il instituast des sacremens pour supleer à son defaut à l’aide d’une disposition plus facile . Autrement certes les chrestiens, qui sont les enfans, n’auroient pas maintenant plus de facilité à se remettre aux bonnes graces de leur Pere, que les Juifs, qui estoient les esclaves, pour obtenir misericorde de leur Seigneur.

O mon Pere 2, il n’y a point de patience que vous ne mettiez à bout, et on ne peut ouïr sans horreur les choses que je viens d’entendre. Ce n’est pas de moy mesme, dit-il. Je le sçay bien, mon Pere. Mais vous n’en avez point d’aversion, et bien loin de detester les auteurs de ces maximes, vous avez de

_____________________________________________________________

d’autres, son propre ouvrage critiqué. Ce livre, intitulé : Reponse à un libelle diffamatoire publié contre l’auteur de la Defense de la Vertu, était déjà introuvable à la fin du dix-septième siècle.

1, Cf. ce texte de Pinlhereau, supra p. 239.

2. B. [luy dis-je,].