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282 ŒUVRES

tage pour decrier l’Eglise Catholique, luy attribuant ces mauvaises maximes, comme a fait cy-devant le ministre du Moulin dans son livre des Traditions, où il reproche à l’Eglise Romaine les opinions pernicieuses de quelques-uns de nos Casuistes.

« Et d’ailleurs la necessité ne fut jamais si grande de reprimer l’audace de ces nouveaux Theologiens, dont nous voyons que les derniers adjoustent toujours quelque nouvel excés aux égaremens des premiers, ce qu’il seroit aisé de faire voir par plusieurs exemples considerables. De sorte que si l’on ne donne ordre à reprimer une temerité si prejudiciable à l’Eglise, il est à craindre qu’à l’advenir l’on ne fasse passer pour des doctrines certaines et des veritez constantes quantité de propositions dangereuses, que les plus hardis Casuistes n’ont encore osé avancer que comme douteuses ou peu probables. »

Les curés de Rouen ajoutaient à cette requête un mémoire rempli de propositions tirées d’Escobar, Bauny, Diana, etc..

Déjà ils avaient demandé aux curés de Paris de se joindre à eux pour dénoncer publiquement à l’Assemblée du Clergé les doctrines morales des Jésuites. Leur requête fut favorablement accueillie dans une assemblée tenue le 7 août et au cours de laquelle les curés de Paris décidèrent « que MM. les Curez de Rouen seroient remerciez du zele qu’ils faisoient paroistre pour la pureté de la doctrine de l’Eglise, et seroient priez d’envoyer leurs memoires sur les dangereuses propositions contre la Morale Chrestienne, lesquels Memoires seroient examinez par MM. Chapelas, Curé de Saint-Jacques de la Boucherie; de Breda, Curé de Saint- André ; Mazure, Curé de Saint-Paul; Rousse, Curé de Saint-Roch ; Coppin, Curé de Vaugirard ; Blondel, Curé de Saint-Hippolyte; Fortin, Curé de Saint-Christophe ; et par un Pere de l’Oratoire, Curé d’Aubervilliers, autrement dit de Notre-Dame des Vertus, pour en faire rapport à la Compagnie, et donner ensuite toute l’assistance à mesdits sieurs Curez de Rouen » (Hermant, Mémoires, T. III, p. 126).