ONZIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 305
A la teinture du courage,
Joint la couleur de la Vertu ?
Innocent, tiede et sans Matiere,
Il n’a qu’une pure lumiere,
Qui se reflechit au dehors :
Et cette lumiere sans flame,
Est la belle ombre de ton Ame,
Et la belle fleur de ton Corps.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D’un rouge et naturel émail.
Plus auguste que l’écarlate,
La Langue richement éclate.
Dans un Cabinet de Corail :
De là, d’une invisible chaisne,
Cette victorieuse Reyne,
Gouverne les Cœurs qu’elle a pris :
Et se produit avecque gloire,
Entre deux Ballustres d’yvoire.
Et sur un Throsne de Rubis.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les Cherubins, ces Glorieux,
Composez de Teste et de Plume,
Que Dieu de son Esprit allume.
Et qu’il éclaire de ses yeux :
Ces illustres Faces volantes.
Sont tousjours rouges et bruslantes,
Soit du feu de Dieu, soit du leur ;
Et dans ces flames mutuelles,
Font du mouvement de leurs aisles.
Un Eventail à leur chaleur.
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Pudeur, où j’ay montré... » Les vers ont été remaniés, le nom de Lucrèce a été substitué à celui de Delphine. L’ode était adressée à Lucrèce de Quincampoix, belle-mère de l’abbé de Pontchâteau (cf. Chérot, Étude sur la vie et les œuvres du P. Le Moyne, 1887).
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