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ŒUVRES


gir à la face de toute l'Eglise, pour vous procurer cette confusion salutaire dont parle l'Escriture, qui est presque l'unique remede d'un endurcissement tel que le vostre : Imple facies eorum ignominiâ, et quærent nomen tuum, Domine¹ .

Il faut arrester cette insolence qui n'espargne point les lieux les plus saints. Car qui pourra estre en seureté après une calomnie de cette nature ?

Quoy, mes Peres, afficher vous mesmes dans Paris un livre si scandaleux avec le nom de vostre Pere Meynier à la teste, et sous cét infame tiltre²: Le Port-Royal et Genéve d'intelligence contre le tres-saint Sacrement de l'Autel, où vous accusez de cette apostasie non seulement M.³de S. Cyran, et M. Arnauld, mais aussi la Mere Agnes sa sœur⁴, et toutes les Religieuses de ce monastere, dont vous dites pag. 96. Que leur foy est aussi suspecte touchant l'Eucharistie, que celle de M. Arnauld, lequel vous soûtenez pag. 4. estre effectivement Calviniste. Je demande là dessus à tout le monde, s'il y a dans l'Eglise des personnes sur qui vous puissiez faire tomber un si abominable reproche avec moins de vray-semblance? Car dites moy, mes Peres ; si ces Religieuses et leurs Directeurs estoient d'intelligence avec Geneve contre le tres-saint Sacrement de l'Autel, ce qui est horrible à pen-

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1. Psal. LXXXII, 17.

2. W. Vidit urbs Parisiorum publiée parietibus suisafjiyi jussu vestro infamis Ubelli infainem titulum. — Cf. les citations de Meynier, supra p. 231 sqq.

3. B. | l'abbé]; d'après VV : Abbatem.

4. W. quondam Regii Portas Abbatissam.