vostre conduite? Car à qui pretendez-vous persuader
sur vostre seule parole sans la moindre apparence
de preuve, et avec toutes les contradictions
imaginables, que des Evêques et des Prêtres qui n'ont fait
autre chose que prescher la grace de JESUS-CHRIST,
la pureté de l'Evangile, et les obligations du
baptême, avoient renoncé à leur baptême,
à l'Evangile, et à JESUS-CHRIST : qu'ils n'ont travaillé que pour
establir cette apostasie ; et que le Port-Royal y
travaille encore? Qui le croira, mes Peres? Le
croyez-vous vous-mesmes miserables que vous estes¹ ? Et à
quelle extremité estes vous reduits, puisqu'il faut
necessairement ou que vous prouviez ²cette
accusation, ou que vous passiez pour les plus abandonnez
calomniateurs qui furent jamais? Prouvez-le donc,
mes Peres, nommez cét Ecclesiastique de merite,
que vous dites avoir assisté à cette assemblée de
Bourg-Fontaine en 1621. et avoir découvert à
vostre Filleau le dessein qui y fut pris de destruire
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preuve, et avec toutes les contradictions imaginables, que des Prêtres qui ne [preschent] que la grace de Jesus-Christ, la pureté de l'Evangile, et les obligations du baptême, [ont] renoncé à leur baptême, à l'Evangile, et à Jesus-Christ? Qui le croira. » ; — ces modifications se trouvent déjà dans W.
1. W. O scelestos. — En dépit de cette traduction, misérable n'aurait-il pas ici le sens de digne de pitié, comme semble l'indiquer la phrase qui suit? Le second sens est courant au XVIIe siècle, et familier à Pascal, comme en témoigne le rapprochement de ces deux fragments du manuscrit autographe : « Miserables qui nous obligent à parler des miracles » (fr. 849;, T. III, p. 284). « Ces malheureux, qui m'ont obligé de parler des miracles » (fr. 851, ibid. p. 288).
2. B. [qu'ils ne croient pas en J.-Christ], ou que...