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ŒUVRES


la foy; et que vous fûtes reduits à les entreprendre seulement sur ¹des questions de fait touchant Jansenius, qui ne pouvoient estre matiere d'heresie. Car vous les voulûtes obliger à reconnoistre que ces propositions estoient dans Jansenius, mot à mot, toutes, et en propres termes, comme vous l'écrivites encore vous mesmes² : Singulares, individuæ, totidem verbis apud Janseniam contentæ, dans vos Cavilli, ³[c] 39.

Dés-lors vostre dispute commença à me devenir indifferente⁴. Quand je croyois que vous disputiez⁵ de la verité ou de la fausseté des Propositions, je vous écoutois avec attention ; car cela touchoit la foy : mais quand je vis que vous ne disputiez plus que pour sçavoir si elles estoient mot à mot dans Jansenius, ou non ; comme la religion n'y estoit plus interessée, je ne m'y interessay plus aussi. Ce n'est pas qu'il n'y eust bien de l'apparence que vous disiez vray ; car de dire que des paroles sont mot à mot dans un Autheur, c'est à quoy l'on ne peut se méprendre. Aussi je ne m'étonne pas que tant de personnes, et en France et à Rome aient creû sur une expression si peu suspecte, que Jansenius les avoit enseignées en effet. Et c'est pourquoy je ne fus pas peu surpris d'apprendre que ce ⁶point de fait

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1. A. [les].

2. W. ajoute syllabatim.

3. Toutes les éditions, par erreur : [p.] 39. — Cf. cette citation empruntée à Arnauld, supra p. 335 ; et cf. le texte des Cavilli, supra p. 359.

4. W. hujus contentionis æquus et otiosus spectator fui.

5. W. inter vos concertari.

6. B. mesme point de fait.