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SIXIÈME ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 45

faire, que de dire qu'ils ne s'engagent dans aucun parti; mais qu'ils veulent demeurer sans condamner, ny approuver l'Apologie.

C'est sur ce projet que roule tout leur Ecrit; et au lieu des discours naturels que la vérité ne manque jamais de fournir quand on la veut dire sincèrement, ils ne se servent que de discours artificieux et inde- terminez, qui les laissent toujours en liberté de prendre tel parti qu'il leur plaira. S'ils avoient voulu renoncer aux maximes horribles de l'Apologie, ils n'avoient qu'à dire en deux mots qu'ils y renoncent\ Mais c'est ce qu'ils ont évité d'une étrange sorte : et au lieu de cela on ne void autre chose sinon ces expressions répandues dans toutes les pages de leur écrit. // ny a aucune de ces questions arbitraires ou nous nous intéressions pour la combattre, ou pour la défendre. Vous dites que cette doctrine est criminelle; mais l'auteur dit qu'il l'a prise des Docteurs qui sont tous excellens. Si elle est bonne, n'en ostez pas la gloire à ceux qui l'ont enseignée. Si elle est mauvaise, c'est à vous à le montrer par de bonnes raisons, et à eux à se défendre. Ne blessez donc pas l'honneur qui est deu à ces grands hommes. Pour nous, nous ne voulons ny l'autoriser, ny la condamner^ .

Voila leur caractère. Par là ils demeurent en pouvoir de contenter tout le monde. Ils diront à ceux qui seront scandalisez de ces maximes, qu'ils

��1. Cf. Pensées, fr. gSo, T. III, p. 871. « Encore n'en desavoûent- ils aucune de... lis n'avoient qu'à prendre l'Extrait et le désavouer. ))

2. Cf. ces citations, sapra p. 36 sqq.

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